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Entre 2016 et 2019, les rénovations énergétiques ont doublé, passant de 1,0 à 2,1 millions. Pourtant, le nombre d’entreprises et d’artisans certifiés avec le label Reconnu Garant de l’Environnement n’est pas suffisant pour répondre à la demande croissante.

Leabolt vous expose les raisons de ce déséquilibre et les objectifs fixés par l’État pour inverser cette tendance d'ici 2024. Découvrez également les dernières informations sur les différents types de travaux et les organismes de certification.

Qu’est-ce que le dispositif RGE ?

Le label RGE, Reconnu Garant de l'Environnement", est un gage de qualité attribué aux professionnels du bâtiment, que ce soit des entreprises ou des artisans, depuis 2011 par les pouvoirs publics et l'Ademe. Pour que cette qualification soit obtenue, au moins un collaborateur doit suivre une formation sur la transition énergétique. Cette certification RGE, valable pendant quatre ans, est essentielle pour proposer aux clients des aides financières telles que la prime énergie, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ou MaPrimeRénov’.

Elle est accordée par des organismes accrédités en fonction de l'activité de l'entreprise : Qualibat, Qualifelec, Qualit’EnR, Qualitel et Certibat. La qualification "Reconnu Garant de l’Environnement" regroupe les professionnels du bâtiment dans l’annuaire de France Rénov’, leur assurant ainsi une meilleure visibilité auprès des clients.


État des lieux des entreprises RGE

En 2021, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) a financé la rénovation de 751 646 logements français, grâce aux 3,11 milliards d’aides financières. Cela représente 4,5 fois plus de primes distribuées par rapport à 2020. Cependant, le nombre de professionnels Reconnu Garant de l’Environnement est en baisse. En 2022, 65 000 entreprises étaient certifiées RGE, un chiffre stable par rapport à 2021, selon l’Ademe. En 2024, elles ne sont plus que 61 000.

Voici les statistiques officielles :

2020 2021 2022 2024
59 320 entreprises 64 790 entreprises 65 095 entreprises 61 737 entreprises

Pour Jean-Christophe Repon, président de la Capeb (Confédération des artisans du bâtiment), « le constat sur le RGE n’est pas satisfaisant. On a 560 000 entreprises artisanales du bâtiment et seulement 63 000 entreprises RGE. On ne peut pas s’en satisfaire. Il faut qu’il y en ait plus ». En effet, ce nombre de qualifications pourrait être amélioré, vu le besoin grandissant en entreprises labellisées RGE, puisque le gouvernement vise à accélérer les travaux d’efficacité énergétique. Les travaux d’économies d’énergie et les primes associées sont de plus en plus accessibles, tant financièrement qu'administrativement.

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Néanmoins, Jean-Luc Artaud, responsable RGE au service Bâtiment de l'Ademe, assure que « la baisse n’est pas significative à ce stade. Leur nombre est stable depuis 5 ans autour de 64 000 ».

Statistiques RGE par domaine de qualification

Il existe une trentaine de domaines de qualification, ou « catégories RGE ». Voici le nombre d'entreprises labellisées pour les principales :

Chaudière bois Pompe à chaleur Panneaux photovoltaïques Projet complet de rénovation
5 227 entreprises 16 058 entreprises 4 181 entreprises 320 entreprises

Pour quelles raisons le nombre d’entreprises RGE baisse-t-il ?

Pourquoi certains professionnels ne veulent-ils plus obtenir la qualification RGE ? Les entreprises du bâtiment rencontrent plusieurs types de difficultés : administratives, économiques, politiques, etc.

Problèmes économiques et politiques

D’après Gérard Sénior, président de Qualibat, cette réduction du nombre d'entreprises RGE est partiellement causée par des problèmes économiques et politiques dans le secteur : tensions sur les matériaux, sur l'énergie, élections présidentielles, etc.

Difficultés administratives

L’INFO Leabolt :

Leabolt aide les professionnels du bâtiment dans leurs projets de rénovation, améliore leur visibilité et simplifie leurs métiers grâce à des services sur mesure et un réseau de 7 000 entreprises RGE partenaires.

Gérard Sénior pense également que cette baisse pourrait être liée à la « complexité du dispositif RGE ».

De même, Arthur Bernagaud, directeur de l’équipe Résidentiel Individuel chez Leabolt, indique que de nombreux « professionnels se rendent compte que la gestion de dossiers n'est pas leur métier » et considère que des retards de paiement ralentissent les entreprises mandataires concernant les dossiers MaPrimeRénov’.

Arthur Bernagaud souhaite améliorer le RGE, bien que l’évolution du label reste un défi : « Il est trop complexe au niveau administratif, mais reste trop facile à contourner pour les fraudeurs ». Face à la fraude, les contrôles ont été renforcés, ce qui déplaît aux professionnels du bâtiment. Ainsi, lors des deux premières années, une visite de chantier est prévue pour vérifier la qualité des travaux ; par ailleurs, chaque année, un contrôle administratif et financier est mis en place.

D'après la Fédération Française du Bâtiment (FFB), « Certaines entreprises se retirent du marché de la rénovation à cause de cette complexité ».

Changements réguliers des aides

Les aides à la rénovation énergétique sont fréquemment en évolution et la motivation des artisans pour obtenir la certification RGE est impactée par ces fluctuations. Arthur Bernagaud précise que « l'essentiel du marché des aides se concentre sur cinq opérations : l'installation de pompes à chaleur, de chaudières biomasse, l'isolation des combles, des murs et, dans une moindre mesure, des planchers bas. Quel est l'intérêt pour un poseur de fenêtres d'être RGE quand l’aide publique est plafonnée à 100 euros? ». En effet, les artisans réalisant des rénovations légères sont moins enclins à obtenir ce label.

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Objectifs de l’État pour contrer cette baisse

L’État oriente sa stratégie de 2023 vers la rénovation globale, en augmentant significativement le budget de MaPrimeRénov'Copro de 45 %, atteignant ainsi 455 millions d'euros. Cette aide destinée aux copropriétés vise à multiplier les rénovations globales, avec un gain énergétique après travaux d’au moins 35 %. Ce type de rénovation permet des économies d’énergie bien supérieures à celles d’une rénovation partielle (ou monogestes). Emmanuelle Wargon souligne : « Il faut que les aides à la rénovation globale soient plus attractives que l’addition des aides geste par geste ». Les propriétaires bénéficient donc d'un soutien financier plus important pour leurs travaux, incitant ainsi davantage de professionnels à obtenir le label RGE.

En novembre 2022, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a fixé un objectif de 250 000 entreprises certifiées RGE en 2028, afin que les éventuels chantiers ne soient pas ralentis par un manque de professionnels qualifiés.

La qualification RGE est-elle toujours obligatoire en 2024 ?

Oui, pour recevoir les principales aides disponibles, les ménages doivent impérativement faire appel à une entreprise certifiée RGE. La certification doit être à jour et adéquate au type de travaux concernés : chaudière à bois, isolation des murs, ventilation, etc.

Depuis janvier 2024, les montants MaPrimeRénov' dédiés aux rénovations performantes (parcours Accompagné) sont nettement plus élevés qu'en 2023. L’ampleur des projets de rénovation devrait ainsi s’accélérer. C’est pourquoi la certification RGE devient de plus en plus cruciale pour les entreprises du bâtiment.


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